le canal du centre

le canal

Dans l’histoire des transports intérieurs, faisant suite à la mise au point de l’écluse à sas (fin XVe), la mise en œuvre des canaux à point de partage, autrement dits canaux de jonction, représente une seconde étape déterminante.

Avant, les bassins hydrographiques sont indépendants les uns des autres. De fait, l’actuel territoire national est constitué de grandes entités géographiques reliées entre elles par des routes, souvent mauvaises, alors que seule la voie d’eau permet le transport de denrées lourdes ou en grande quantité dans de bonnes conditions.

Premier des tous les canaux à point de partage, le canal de Briare établit, en 1642, une jonction entre la Loire et la Seine via le Loing. Le canal du Centre ouvre à la navigation, en 1793, une liaison entre la Saône et la Loire.
Grâce à ces deux maillons il est possible de naviguer du Havre à Arles via Paris.

Après les grands bassins fluviaux ainsi mis en réseau, au milieu du XIXe, au moyen de tels canaux, et certaines rivières canalisées par l’installation de barrages mobiles éclusés, la voie d’eau donne une véritable cohérence au territoire national. Mais dès cette période, la mise en place des réseaux ferrés annonce une prochaine concurrence entre ces deux modes de transport. Une concurrence qui ne sera réellement troublée que bien plus tard, à partir des années 1950, par la route grâce à l’adoption du camion à benne basculante équipé en outre de pneus.

historique canal du Centre

Le canal de jonction entre la Loire et la Saône, dit canal du Charolais, est pensé par ses promoteurs, à l’origine les frères Brancion, puis Emiland Gauthey, ingénieur des Etats de Bourgogne, essentiellement comme un canal de transit, à même de favoriser le commerce du royaume. Mais le projet prend aussi en compte le récent développement de l’extraction du charbon à Blanzy et Montcenis ainsi que la future implantation d’une fonderie royale notamment destinée à produire des canons en fonte pour la Marine.

 

Les 7 écluses à Ecuisses vers 1880

Après dix années de travaux à peine ralentis par la période révolutionnaire, le canal maintenant dénommé du Centre va rapidement contribuer à l’activité industrielle naissante en permettant d’importer des matières premières et des équipements mais aussi et surtout en favorisant l’expédition du charbon de Blanzy et celle des produits de l’industrie métallurgique du Creusot. En outre il sera à l’origine de l’implantation d’un chapelet d’usines céramiques tout au long de ses rives entre Chalon-sur-Saône et Digoin.

L’arrivée du chemin de fer au Creusot et à Montceau-les-Mines dans les années 1860 fera perdre au canal un partie du trafic lié à l’activité métallurgique mais, du fait de la progression quasi constante de la production des mines de Blanzy Montceau, il continuera à jouer un rôle majeur dans l’expédition du charbon durant près d’un siècle. Ceci justifiera d’ailleurs son classement en première catégorie et sa « mise au gabarit Freycinet » grâce à dix années de travaux à la fin du XIXe.
Deux siècles après sa mise en service, le trafic commercial régresse rapidement pour devenir aujourd’hui moins important que le trafic touristique.

Le canal du Centre, avec ses équipements et son système complexe d’alimentation en eau, constitue un patrimoine remarquable qui témoigne à la fois de l’histoire de l’aménagement du territoire, de l’histoire des techniques et de l’histoire industrielle. Le musée du canal à Ecuisses rend compte de l’évolution de cette voie d’eau, de l’histoire de ses bateaux et de celle des hommes et des femmes qui l’ont fait vivre.

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