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ateliers centraux

 A partir de 1829 la Compagnie des Mines de Blanzy installa son siège administratif au lieu dit Le Montceau. Après la construction en 1846-47 les ateliers et bureaux centraux le site se développa progressivement jusqu'en 1940. De ces nombreuses constructions seuls subsistent quelques éléments : la charpenterie et la charronnerie reconstruits en brique vers 1880/90, l'atelier d'ajustage (1891), la chaudronnerie (1897) et son extension (1930/40), l'atelier de perforation (1908/18), les ateliers d'ajustage et d'électricité (1930/40, formant avec l'atelier d'ajustage de 1891 un ensemble architectural intéressant), divers magasins industriels (1900/20 et 1940/50), la fonderie (1928) et son entrepôt des modèles (1930), un poste de transformation électrique, un local de graissage et le bureau d'études (1930/40). Tous ces bâtiments, propriétés des Houillères du Bassin du Centre et du Midi, sont aujourd'hui désaffectés ou en cours de désaffectation, à l'exception des anciennes charronnerie et charpenterie, fonderie et de l'ancien entrepôt des modèles, propriétés privées réaffectées pour des locaux industriels divers.

Une première implantation dès 1828-30

Avec le développement des travaux d'extraction autour du lieu dit Le Montceau (puits de la Carrière, de la Pelouse, de la Pompe, de la Maugrand et de la Molette) entre 1825 et 1830, la Compagnie des Mines de Blanzy décide de quitter son siège de Blanzy (Château de Savigny) pour s'établir entre les puits et le Canal du Centre. Il semble que cette décision soit prise en 1828, et qu'une campagne de construction ait commencé dès 1829.

Un inventaire du 5 Avril 1833 donne un aperçu des bâtiments existants

« Terreins au Montceau servant de dépôt et jardin

O                            Bâtiment de l'administration et magasin y attenant et murs de clôture

Bâtiment des forges, logemens d'employés et ouvriers

Ecurie en maçonnerie couverte en tuile, charpente en cintre

Baraques en planches servant d'atelier au tonnelier charron et cie

 
 


L'étude du cadastre ancien (1835) permet d'identifier deux bâtiments principaux , placés parallèlement au canal .

 Un bâtiment, le plus proche du canal : la « maison d'administration » à laquelle est accolé un magasin

 Un second bâtiment, ou plutôt une succession de constructions mitoyennes logements ouvriers et forge.

Au Nord existaient deux bâtiments qui laissent place en 1838-39 à la maison de directeur, futurs logements d'employés puis cercle des employés (fin XIXe siècle).

Deuxième vague de construction : les ateliers de 1846-1847

En 1847 s'achève la construction des nouveaux ateliers et bureaux, très probablement débutée en 1846. Un plan daté du 22 Novembre 18472, intitulé « Bâtiment existant actuellement au Montceau. . . », précise la fonction des bâtiments

Les « ateliers, magasins, logements et bureaux », bâtiment principal, en H.

La maison d'administration, amputée du magasin accolé certainement lors de la construction des ateliers.

Deux maisons d'employés, dont l'une correspond à l'ancienne maison du directeur.

Un long bâtiment, longeant le chemin de fer reliant les puits au canal. Il existe un autre plan de ce bâtiment, plus détaillé. A une première pièce semi-circulaire servant de magasin des agrès des mariniers, succèdent une pièce de fonction non précisée, une charronnerie, une tonnellerie, une scierie, puis une remise pour les bennes et les wagons. 

Ce bâtiment, de plan très allongé, ne disposait d'ouvertures que sur sa façade Sud, tandis que la façade Nord, donnant sur la voie ferrée, était totalement aveugle.

En cette fin de décennie 1840, le site se développa au Sud avec la construction des équipages et d'un logement destiné semble-t-il à l'ingénieur de la compagnie. Ce bâtiment subsiste aujourd'hui, il s'agit du siège des associations culturelles de Montceau-les-Mines et du Musée des Fossiles.

Un incendie se déclara le 14 Septembre 1849 « pendant l'heure du repos » autour de la cheminée en fonte de la machine à vapeur actionnant l'outillage dans l'atelier d'ajustage. La déclaration du 17 Septembre 1849 permet de supposer que l'aile postérieure gauche des ateliers (Ouest du bâtiment en H) ainsi que la partie sud du corps central comportaient les

ateliers d'ajustage, d'alésage, la forge, et les modèles de la fonderie. Les ateliers comportaient entre autre un petit et un grand « alésoir à réparer », une scie circulaire, des tours et des machines à raboter, une cisaille de chaudronnerie. Ce bâtiment était alors couvert de tuiles plates.

 
 


L'architecte parisien Paul Dumouza , travaillant pour la compagnie entre 1856 et 1865, n'est que peu intervenu semble-t-il sur le site des ateliers. Néanmoins un mémoire conservé aux archives départementales fait état de « réparation des bureaux en Janvier 1857 et de travaux de la maison d'administration ».

Il est à noter que Paul Dumouza dessina vers 1859 les grilles et le portail en fer forgé (orné d'un monogramme aux initiales de Jules Chagot et de l'inscription en fer forgé « Mines de Blanzy »), clôturant encore aujourd'hui la cour des ateliers. Il est aussi très certainement l'architecte de 2 des 3 logements situés en bordure du canal (80-82, 86 et 88 quai Jules Chagot), au sud du logement de l'ingénieur. L'un de ces trois logements fut construit pour et par Goichot, l'architecte de la compagnie.

V intervention de Jean-Philippe Suisse à partir de 1866.

A partir de 1866 intervient un nouvel architecte pour le compte de la compagnie, l'architecte dijonnais Jean-Philippe Suisse (1808-1882), pour les 10 années à venir. Cet architecte nous est connu par une série de relevés de comptes pour les sommes dues par la compagnie à cet architecte. Il n'est jamais précisé si il s'agit de Jean-Philippe Suisse ou de son fils, Charles Suisse. Néanmoins Charles ne prend la succession de son père qu'en 1878-79 . Une précision dans les comptes du 1/01/1875 au 1/11/1876 permet d'ailleurs de supposer qu'il s'agit bien de Jean-Philippe Suisse : « Espèces remises p. Mm de Paris à Mr Suisse fils sur l'ordre et pour compte de son père ».

En 1866-1867 sont prolongées les 2 ailes en retour d'équerre sur la façade postérieure des ateliers, par un atelier d'ajustage (1867- aile droite) et un atelier de réparation (1866aile gauche). Une fonderie et une forge (plans conservés aux archives de l'Ecomusée — n.c.) sont construites durant les mêmes années.

De ces bâtiments seul subsiste l'atelier de réparation, transformé en bureaux, et dont la charpente a profondément été remanié (les murs-pignons de la façade antérieure sont devenus des murs gouttereaux).

Entre 1872 et 1876 Jean-Philippe Suisse réalisa la clôture Ouest des ateliers (entre les ateliers et la Bourbince : conciergerie et portail), le bureau de comptabilité des ateliers, la transformation des équipages.

 
 


Les travaux de Jean-Philippe Suisse pour la compagnie semble s'achever en 1876 avec la construction du moulin à vapeur destiné à la production de pain pour les ouvriers de la O mines (bâtiment à 5 niveaux, avec en projet 2 petits bâtiments reliés par des passerelles au bâtiment principal, dont un seul fut construit, et destiné à la « panneterie »). Ce bâtiment, construit en moellon de calcaire avec parement de briques belges, abrita entre 1897-1899 un séchoir à rotin, puis fut utilisé pour divers usages jusqu'à sa destruction en 1979. Il semble donc bien qu'il n'ait servi de minoterie que durant une vingtaine d'années.

Evolution du site après 1875

Après la construction d'une chaudronnerie vers 1875 (abritant une forge à partir de 1930 après la destruction de celle construite par J.P. Suisse), le site des ateliers se dote d'une usine à gaz en 1877, équipée de 2 puis 3 gazomètres (vers 1900). La maison d'administration prend sa forme définitive avec l'adjonction de 2 pavillons latéraux en 1879.

O Durant les années 1880-90, la charpenterie et la charronnerie, construites en bois, furent reconstruites, aux mêmes emplacements, en briques belges, suivant la même technique que la scierie antérieure à 1864 (baies inscrites dans de doubles arcades, charpente en bois,

longs pans... Ce bâtiment est visible sur la photographie de la cour des ateliers présentée à l'exposition universelle de 1867). Ces deux bâtiments furent tardivement reliés (entre 1930 et 1940), tout en respectant les techniques architecturales employées lors de leur reconstruction. Les charpentes en bois ont néanmoins été remplacées par des charpentes métalliques (avec lanterneau en bois).

Les ailes latérales des ateliers et bureaux (bâtiment en H) sont surélevées d'un étage, la partie centrale conservant ses deux étages. Ce n'est qu'entre 1900-1920 que les ailes antérieures en retour d'équerre furent rehaussées d'un niveau.

En 1891, parallèlement à l'aile droite en retour d'équerre sur la façade postérieure des ateliers de 1847, est construit un nouvel atelier d'ajustage, entraînant la destruction d'une partie de l'ancienne forge de 1866-67. Ce bâtiment subsiste encore aujourd'hui, encadré par deux ateliers des années 1930-40.

En 1895, la compagnie installe un atelier de vannerie, qu'elle développe en 1897 par l'adjonction d'un atelier de rotin. C'est à cette occasion que le moulin à vapeur fut transformé en séchoir à rotin. Ces deux activités employaient alors plus de 100 personnes. Par ailleurs des succursales furent installées à Origny (Aisne), Remigny/Lozon (Manche) et Blamont (Meurthe-et-Moselle). Mais les mauvais résultats économiques conjugués à un incendie en Août 1899 entraînèrent la fermeture des ateliers en Février 1900

La dernière décennie du XIXe siècle et les premières du Xxe siècle voient la construction de nombreux hangars, magasins industriels et bureaux annexes et extensions

 
 


O d'atelier, tels que les 6 grands magasins (pans de fer — remplissage brique) construits vers 1900-1920 au sud ouest du site, auxquelles fut adjoint en 1930-40 un magasin industriel

Les derniers bâtiments industriels d'importance construits durant la seconde moitié du Xxe siècle sont peu nombreux

  • L'extension de la chaudronnerie (entre 1925-1940), bâtiment à sheds, menacé aujourd'hui de démolition.
  • La dernière fonderie construite par les houillères, en 1928, ainsi que le magasin des modèles de la fonderie (1930).
  • Le nouvel atelier d'ajustage (accolé au mur gouttereau ouest de l'atelier d'ajustage de 1891) et l'atelier d'électricité (accolé au mur gouttereau est), construits en 1930-40, bâtiments qui, ornés d'imposantes corniches masquant les sheds et percés de grandes verrières rectangulaires, forment aujourd'hui avec l'atelier d'ajustage de 1891 un ensemble architectural intéressant.
  • Le « bureau d'étude du fonds », seul bâtiment en béton armé du site, construit en 1930-40.

Tous ces bâtiments subsistent aujourd'hui. Ils ont tous fait l'objet d'une demande de permis de démolition en 1998 à l'exception de l'ancien magasin des modèles et de l'ancienne fonderie (bâtiments reconvertis, n'appartenant plus aux Houillères du Bassin du Centre et du Midi), et du bureau d'étude du fonds désaffecté.

 
 

 

 

 

 
 

 

1840

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1855

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1867

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1880

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1900

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1925

1925

1954

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1980

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1998

1998

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