rue des oiseaux

À Montceau, l’axe formé par la rue Barbès, prolongée par la rue des Oiseaux, a une longue histoire. Mais elle n’a pas grand-chose à voir avec les oiseaux.

Attention : l’histoire de l’axe formé par la rue des Oiseaux et la rue Barbès, à Montceau, demande un peu de concentration en préambule. Car la rue Barbès actuelle s’appelait auparavant la rue des Oiseaux. Elle était prolongée, au-delà d’un passage à niveau éphémère aujourd’hui disparu, par l’actuelle rue des Oiseaux, nommée auparavant la rue du Pont.

Avant la ville, il n’y avait que deux fermes

Ceci étant dit, remontons le temps de cette artère centrale de Montceau. Le pont levant en question avait été achevé en 1852. La rue du Pont, notre rue des Oiseaux d’aujourd’hui, fut la première à avoir, à Montceau, le statut de rue. Elle figure déjà sous ce nom sur les premiers plans de la ville en construction. Le pont sera remplacé par un pont tournant, abondamment photographié, voire chanté, pendant des décennies. Puis, en 1945, par un pont levant, qui fonctionne encore.

Quant aux oiseaux, ils proviennent d’un lieu-dit ancien sur le sommet de la colline.

L’habitat montcellien antérieur à l’extension de la ville se réduisait à deux fermes : la ferme du Montceau, qui a donné son nom à la ville, et la ferme des Oiseaux. L’actuelle rue de la Ferme rappelle l’existence de cette dernière, vaste domaine de la famille Beaubernard, qui avait pris le nom du lieu-dit voisin. Ce nom figure sur les anciens itinéraires : la Croix des Oiseaux.

Une confusion venue du latin

Il y a des chances pour que ces oiseaux ne doivent rien aux volatiles et soient l’issue d’une confusion entre deux mots latins, quasi homophones : occellum , qu’on retrouve peut-être dans les lieux-dits Ocle, et aucellum , qui a donné, en ancien français, oissel et oisseau , passé dans la langue moderne sous la forme d’“oiseau”.

Quant à Barbès, prénommé Armand, c’était une personnalité au destin agité. Né à la Guadeloupe en 1809, adversaire acharné de la Monarchie de Juillet, condamné à mort, puis à la prison à perpétuité en 1839, il fut gracié par Napoléon III en 1848, mais il détestait tellement l’empereur qu’il préféra s’exiler en Hollande : il y mourut, à La Haye, en 1870, quinze jours avant la déclaration de la guerre qui déboulonna Napoléon III. Vilipendé par beaucoup, il était admiré par certains. Proudhon l’avait surnommé “Le Bayard de la Démocratie”.